Jaune

Cobalt le pas et l’instant, la distance entre nous abolie, l’arborescence du ciel que j’embrasse quand je m’adosse à toi

Jaune d’or l’odeur qui ressuscite, étamine de joie entre mes mains, feuilles de pluie sur mes seins

Indigo le timbre qui vibre entre nous, réfraction de l’ivresse, écho des nuits que nous avons vaincues

Blonde la lumière salée couchée sur la peau des amants endormis l’un à l’autre

Pas de porte

Dans l’arbre se mesure la maison, j’y cueille le silence, mots absents, feuilles noircies avant tout printemps

Le pas de la morte est resté devant, figé dans une ancienne boue, trace décomposée d’une violence

J’ai conservé des chapelets de perles bleues, ils psalmodient le ciel de l’espérance

Un souvenir est perché sur le toit, le hululement de la nuit nous attend.

Demain

Je vois tomber lentement la robe de toujours, je demeure nue, marionnette usagée, blessée par les caresses impatientes

La silhouette qui répond à mon nom s’éloigne, elle traque la source du torrent, ses pas sont ceux du temps

Naissance, partance, désespoir doux des hymnes de la chair. L’aube viendra affleurer les gestes courbes que le froid n’abolit plus.

Quelle comédie de ma vie ai-je joué jusqu’au bout, avec sur la langue le goût salé de ceux que j’ai aimés ?

Pourtant, je suis vivante jusque dans le creux liquide de la tombe.