Patiente

1992

vulve ensommeillée, languissante de toi

de toi dont elle vole la douceur,

vulve maternelle,

de toi qu’elle retient tout entier,

vulve d’amante,

de toi dont elle prend la mesure,

vulve de femme,

de toi dont elle vide l’absence,

vulve de patience

2022

lenteur de langue

solitude des doigts

main ronde, entière

glissée de latitude en latitude

je tourne autour d’elle

déclivité rampante

chuchotement de peau

joie onctueuse, pincement

le grain de l’attente dans un cri

Fleuve

1991

Efflorescence pourpre, brusque résurgence de l’idéale caresse

Retour de joies anciennes, ferveur rendue à l’océan de chairs

Fleuve détourné sans relâche, aux matins inaccessibles

Corps mariés sous le sable, sexes résignés à jouir violemment

2022

Attente résignée, chaque soir, après le matin ténu

Impatience d’un partage des peaux, au cœur du bocage cerné de futaies hautes

Violence silencieuse d’une volupté, dispersée sur les eaux indifférentes

Langueur au seuil du ravissement, vain espoir d’une floraison tardive

Tard

Il y a peu, j’ai trouvé dans une brocante une anthologie poétique (encore une !) de Marcel Arland publiée chez Stock en 1941. Vers la fin, un poème de Reverdy que j’avais lu et relu pendant cette longue longue période de la vie qu’est l’adolescence. Et je suis allée rechercher dans mes exemplaires d’autres textes de lui dont le titre porte ce mot: Tard.

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