Couleur murale, passé ocre, brèches impatientes : la lumière a laissé sur les fermes abandonnées, quelques fenêtres interdites au présent. Tout autour, loin des rumeurs du trafic, l’antienne frémissante de l’eau qui roule sur les grains arrondis des lits cabossés. Nous nous tenons à portée de murmure dans les chemins creux, escortés par l’ombre des aqueducs, là où l’horizon irrigue l’azur du vol erratique des corbeaux.
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Le ciel s’est assombri à l’approche de l’orage, des feuilles grises et dorées se sont glissées entre les pointes de tes seins. La voûte du ciel s’est allongée sur nous – tu as posé sur mes lèvres un long baiser vertical. Je me suis enfoncé dans une odeur de limon – le sol, sans doute, s’est dérobé dans les mouchetures de ta peau – et des pierres ont planté leurs dents silencieuses dans l’argile épaissi de mon sang : nous avons mélangé nos rêves en attendant la douloureuse plainte de l’intime. Ce n’était pas la fin du jour ?
Grace à tes mains sur ma poitrine, je reconnais les dernières ondées du temps, mon corps est une maison de terre durcie par les battements de ton sexe. Elle s’écroule à chaque gémissement dans une jouissance de craie.