1995
Du marbre de la cheminée
Les vagues intimes retirées
Sur les coquillages immobiles
Nos corps enroulés sur eux-mêmes
Profondeur où les mots reposent
Sur le calcaire, les longues pluies
Souvenir des chaleurs marines
Reflet des vitres entrouvertes
Nos mains d’argiles ressemblantes :
Les images de nos solitudes
Couloirs sonores, chambres d’écho
Pages de plâtre de tous les murs
Au grand silence du zénith
Le froissement du lit ouvert
Sur les anciennes carrières de gypse
2023
Quais offerts, songes de retour
Asphalte brillant sous l’ondée
Miroir où nos peaux ont cherché
La danse incandescente des larmes
Le soir, la ville en nous dissoute
Respirer l’air des chemins
Voir la soie des fils que la lune
Tisse pour orienter nos pas
Les mots s’éboulent en agrégats
De terre – Argiles, sables, limons –
Détachés de la roche mère
Sur la peau durcie des années