1993
Je demande au soleil de brûler ma peau
Comme je brûle de toi
Cris du plaisir – sonorité du spasme
Mémoire de la chair dans la chair
Rencontre sans parole et sans mot –
Je charge chaque ombre de nos corps
Comme la gravure de nos caresses sur l’azur
Ma peau diffracte la lumière des jours heureux
Là où se trouve mon cœur
Mon sexe est l’horizon du monde
2023
Je garde en moi les mots que perd ma mémoire
Ma voix brûlée d’azur consume les images
De ses vies discordantes à l’heure finale
Où des larmes de feu lèchent les chairs fragiles
De mes souvenirs – cris des suppliciés tournés
Vers le ciel – réclamant la dispersion de leurs
Cendres dans notre sang.
J’ai demandé au passé rongeant les jours
D’éteindre son baiser sur mes perceptions
Et de lever la peine de mon cœur
Jusqu’au nœud maternel du silence