Il y a en moi un froid
Que je dois apprivoiser
Dont je ne sais s’il est
Le doigt de l’ombre fraîche
Des bois de mes enfances
Ou celui de la mort
Peut-être le sais-tu
Quand en retrait
Tu te tiens
Derrière les mots
Qui cherchent encore
Si faiblement
Où se trouve le centre.
François Cheng, dont la poésie est chère à mon cœur, a peut-être une réponse dans un poème de « La vraie gloire est ici » (Gallimard – 2015)
Permettez-moi de vous la proposer !
« Le centre est là
Où un œil voit,
où un cœur bat.
[…]
Le centre est là
Où prend l’essor
la résonance. »
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Oui, à ce texte inspiré de Thierry Metz, François Cheng apporte mieux qu’une réponse, une incarnation poétique et vibrante du centre que nous cherchons. Merci pour ce beau partage !
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je lis et relis. C’est beau !
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Merci Harry !
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Dans ce poème, « l’ombre fraîche des bois » peut être vue comme un rappel de l’innocence et de la joie de l’enfance. Le mot « fraîche » renforce cette idée, évoquant la nouveauté et la découverte propre à l’enfance. Tout est neuf, nouveau. L’utilisation du terme « doigt » peut être interprétée comme une métaphore pour la délicatesse et la précision avec lesquels les souvenirs d’enfance touchent.
« Le froid » peut être interprété de deux manières : comme une sensation physique et comme une métaphore. En tant que sensation physique, « le froid » pourrait évoquer une nostalgie mélancolique du passé ou une tristesse face à une mort imminente. Par ailleurs, « l’ombre fraîche » qui s’est insensiblement transformée en « froid » au fil du temps, peut être vue comme une métaphore de la mort qui refroidit les corps. Une prise de conscience à posteriori, que la mort a toujours était là, dès l’enfance, cachée dans l’ombre des bois.
Le poème met l’accent sur la nécessité d’apprivoiser cette sensation, car elle est inhérente à la condition humaine. Le temps qui s’écoule, irréversible, qu’on ne peut arrêter et la mort sont des éléments qu’il faut accepter et apprivoiser.
D’où cette interrogation, dans la seconde strophe sur la quête du sens de la vie : « Peut-être le sais-tu… Qui cherche encore si faiblement où se trouve le centre ». Ce tu permettrait se saisir ce qui est vraiment important, ce qui constitue le « centre » de la vie.
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Merci chère L pour ce commentaire. Le froid est aussi (pour moi) presque une saison, un moment dans l’existence, où sa propre présence dans le monde devient une interrogation, une question angoissante qui vient de l’enfance, mais qui se fait plus lourde avec le temps.
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