Possibles, revue trimestrielle de littérature « Artisan directeur » : Pierre Perrin

Aujourd’hui je reviens à la présentation d’une revue littéraire, pour vous donner le désir de la savourer, la parcourir et vous abonner : Possibles, qui signifie, selon son directeur, « que chaque poète, ou plus largement écrivain, nouvelliste, romancier, essayiste, ici proposé existe pour votre plaisir de lecture ».

Poète, romancier et critique littéraire, Pierre Perrin a collaboré notamment à la Nouvelle Revue française, à Poésie 1/vagabondages et a été lauréat, en 1996, du prix Kowalski pour son recueil La vie crépusculaire. Alain Roussel dans En attendant Nadeau évoque ainsi son art poétique : « Pierre Perrin est un amoureux de la langue française. Il l’explore avec volupté, dans sa richesse et ses multiples nuances trop souvent inexploitées, ce qui donne à son œuvre, presque classique, une étonnante modernité face aux nouvelles vieilleries poétiques trop en vogue aujourd’hui. Pourquoi devrait-on maltraiter la langue, alors que dans une syntaxe quasiment traditionnelle on peut exprimer tout ce que l’on ressent ? Et pourquoi donc devrait-on avoir peur du lyrisme ? Ce poète-là, qui attend beaucoup de ses vrais lecteurs, cherche un ordre intérieur où la clarté domine, venant éclairer à la fois le sens d’une vie et d’une écriture, avec justesse et émotion. »

La revue Possibles a été créée en janvier 1975. Vingt-deux numéros ont paru jusqu’à l’été 1980. En 2015, une deuxième série est née, en ligne. Avec quatre auteurs chaque mois, soixante-deux numéros demeurent à disposition sur la toile ici. Désormais – à compter du numéro vingt-trois, paru en mars 2022 – « les poètes redescendent de l’internet au bon livre ».

Dans chaque numéro on peut lire des inédits, poèmes, textes courts, fragments et, à la fin des notes de lecture sur les meilleures publications. Certains numéros sont thématiques (par exemple, Qu’est-ce que la poésie ?) ou sont porteurs d’un dossier sur un auteur.

Résistance, exigence, générosité, ces trois mots caractérisent la revue. Au fil des derniers numéros, le nombre des soulignements et annotations témoignent de mon plaisir de lecture et de l’enrichissement qu’elle m’apporte. Je n’en relève que quelques citations, forcément incomplètes, notamment parce qu’il est difficile de reproduire des textes et poèmes un peu longs dans ce billet.

Quelques citations

« L’amour, ce partage dont on voudrait tout avoir. » Claude Michel Cluny, L’invention du temps, extraits choisis par Pierre Perrin. Possibles n°28, « Des carnets ».

« Tu es parti et ce point que je peine
A mettre à la fin de tes phrases
Étire ma peine comme un voile ». Colette Fournier, Dehors peut bien courir, La Centaurée, critique de Pierre Perrin. Possibles n°28, Des carnets.

« Rira bien qui rira le dernier : tout poème est porté par un espoir qu’on appelle poésie. Nous attestons, à travers elle, que nous n’appartenons pas au néant. » Emmanuel Godo. Possibles n°29 « Qu’est-ce que la poésie ? »

« Un homme marche dans les feuilles, non loin du pavillon. Il se déplace si lentement, avec tant de précautions, qu’il ne s’aperçoit pas qu’un arbre le suit ». Thierry Metz, L’Homme qui penche, 1997, cité par Alain Nouvel, « Un collier de poèmes », Possibles n°29 « Qu’est-ce que la poésie ? »

« L’amour miséricordieux est la preuve vivante de notre humanité, quand cessent l’isolement et l’impersonnel. Il se ravive au toucher, comme l’étamine au toucher de l’abeille », Pierrick de Chermont, cité par Pierre Perrin, Possibles n°30 « Pierrick de Chermont, Les limbes ».

« Pour être ami des autres, il faut être ami de soi et, pour être ami de soi, il faut être ami des mots ». Françoise Richard-Mongereau, citant Adieu Montaigne de Jean-Michel Delacomptée dans le numéro 31 de la revue qui lui est consacré.

Se procurer la revue :
Un abonnement annuel pour quatre numéros est proposé à hauteur de cinquante euros. Les numéros avoisinent les 140 pages et paraissent en mars, juin, septembre et décembre. Le lien est ici.
Le dernier livre de poésie de Pierre Perrin, Des jours de pleine terre, est paru chez Al Manar en 2022.
Un hors-série de la revue avec ses nouveaux poèmes est publié en juin 2024.