Je me suis habitué au charme de ton corps Chacun de tes mouvements inspire la caresse Tes gestes contiennent l’harmonie de tes joues avant la frénésie
Je regarde tes profils (les courbes que j’ai volées sur tes odeurs) En moi montent les ondes qui dépassent ma force immédiate Derrière se cachent les tourbillons, les spasmes du plaisir
Avec toi, j’apprends à écorcher les vagues endurcies de l’attente Ton corps appelle l’éclat de la brûlure Que j’ai eu tant de mal, dans d’autres sexes, à attirer sur moi
Je me suis habitué au charme de ton corps Juste assez pour apprendre maintenant à m’en déshabituer Demain, je serai, dans ton regard, vierge de souvenirs
Philippe Moron et Aline Angoustures. Crédit photographique: Laurent Montserrat
Nous avons été invités à parler de notre recueil Le divan double, par le poète Pascal Payen-Appenzeller, dans une des rares émissions de poésie sur les ondes « Promenade et flâneries au domaine de poésie », sur Radio Courtoisie.
L’émission est diffusée en direct demain 16 août à 10 heures, rediffusée le 17 août à 6 heures et le 19 août à 14 heures. Vous pouvez l’écouter en cliquant sur le lien du direct ou sur les boutons ECOUTEZ EN DIRECT ou POPUP en haut de toutes les pages du site de Radio Courtoisie. Vous pouvez ensuite l’écouter en podcast gratuitement pendant une semaine. Sur les ondes, on peut l’écouter sur la bande FM ou en DAB+ sur les fréquences suivantes : Paris et Île-de-France : 95,6 ou canal 6D en DAB+ ; Caen : 100,6 ; Chartres : 104,5 ; Cherbourg : 87,8 ; Le Havre : 101,1 ; Le Mans : 98,8.
Au cours de cette émission, ponctuée de nombreuses lectures, Pascal Payen-Appenzeller nous a fait le grand honneur de lire en direct un poème qu’il a écrit pour nous. Vous retrouverez ici, avec son accord, ce poème et nos deux réponses.
La nuit dernière tout le visage est venu dans le miroir La bouche s’est mise à parler pourquoi ne pas lui confier tes baisers et le miel récolté lèvres à lèvres Les oreilles ces doux coquillages des poètes et leurs princesses sont posés à l’entrée du monde où nous entrons pour prier ces six parfaits bénitiers pleins d’eau de vie La langue attend son heure celle du désir que nous offrons et pourquoi attendre depuis l’oubli des épaules les nuques aux cheveux follets sont moins printanières et pourtant en ce temps j’y vois fleurir les coquelicots me permettras-tu de pénétrer jusqu’à l’entrée des gorges que nous aimons gorge de la voix gorge des colliers je me suis placé à l’horizon de tes yeux pour y rejoindre tes pensées et les secrets qui n’appartiennent pas même au poète ou à la voix et maintenant je peux laisser la parole faire silence.
A toi pascal
L’horizon du divan est celui du vide le trajet de l’absence j’y étais adossée au miroir – les secrets, dit-on, ne se formulent qu’à ce prix. Le poème naissait dans mes pas corde vibrante dans la gorge tresse serrée de mots glissants sur les épaules recherche sans fin de ce qui, seul, garde la vie et manquait si absolument – le désir. A qui, désormais, l’adresser ? il se fait murmure dans les bénitiers il bat sous les pétales d’un coquelicot – pour demeurer dans le présent, je dois pouvoir le dire encore. Ton regard l’a croisé alors il est possible de faire du silence une dédicace.
Aline
À quel silence laisser la place maintenant ? Et à quelle parole ? Les secrets du poème, dis-tu, n'appartiennent pas au poète. Lui leur laisse une voix posée sur l'horizon d'une pensée, celle des yeux fous quand la langue du désir attend son heure. Là, dis-tu, les nuques aux cheveux follets. Ici, les coquillages, et les coquelicots fleuris sur les joues rondes du printemps. Plus près, les gorges des colliers de chair, les oreilles des fées, et des princesses. Des bénitiers l'eau coule sur les corps amoureux Je fais, en cet instant, chemin inverse pour être dans ton présent – les fantômes se taisent le temps d'une conversation. Présent ? N'est pas ce que tu nommes existence ? N'as-tu pas misé sur lui chaque atome de ta peau ? Ton seul pari pascalien. Tu connais le coût de la nuit. Dans le miroir que tu traverses, lèvres à lèvres, tu en as vu tout le visage, tu l'as chanté.
Philippe, ballade pascalienne
Nous remercions vivement Pascal Payen-Appenzeller pour son invitation, notre éditeur, François Mocaër, pour l’envoi de notre recueil à Pascal Payen-Appenzeller et Laurent Desvoux-D’Yrek pour son soutien.
Petite précision : l’émission de Pascal Payen-Appenzeller est poétique et non politique et, nous situant dans cette perspective, notre participation n’indique – ou n’indiquerait dans une station à la ligne éditoriale différente ou opposée – aucune prise de position de nature politique.
Le divan double : poésie sensuelle à quatre mains La nouvelle collection des éditions Unicité, Chantelangue & Compagnie, semble centrée sur la poésie, comme en témoigne Le divan double, recueil érotique illustré écrit à quatre mains. Lui-même poète, Laurent Desvoux-D’Yrek a choisi de publier des vers érotiques, écrits dans un style merveilleusement lisible. Respectivement historienne de formation et ingénieur électro-acoustique, […]