Quadrilatère irrégulier, angles que protègent
Rondes tours et murailles
Leurs fenêtres voyagent
Aux rebords du ciel
Agrippés aux reliefs, calcaire
Et galets palpitent dans la clarté
Sous les doigts
Vers l’entaille des fougères mousseuses
Une ouverture réservée
Voute aux échos vibrants
Où s’unissent
Les ogives nacrées
A quoi se mesure le désir
Sinon au drapeau jaune et rouge
Qui claque au sommet ?
Explorer et construire l’espace intérieur
D’un même mouvement
Un homme le remplit mieux qu’une garnison1
Mamelles blanches, anges aux lubies
Souriantes, joues scellées, poix aphrodisiaque
Carmin, carmin, garance et honte
Retenue, mensonges ronds ourlés de perles
Plaines et ponts, odeurs
Collées aux lèvres, mains
Fuyantes sous les velours, ombres
Ensauvagées, morsures inavouables
Longs traits d’amer, miel et épices
De chair au palais bleu, déchirure
Soudaine, douleur de joie
Fièvre laiteuse aux heures
Poivrées, en bordure de jour
Au seuil de la nuit
- Inspiré d’un vers de John Donne : « Terre Neuve ! Amérique ! ô ma possession,/Qu’un seul homme garnit mieux qu’une garnison ! » En anglais le deuxième vers est : « my kingdome, safeliest when with one man man’d ». Elegie XIX. Le coucher de sa maîtresse. Poésies Gallimard bilingue 1962. ↩︎
