Ce poème personnel et inédit joue sur les deux sens du mots transports puisqu’il évoque le déplacement vers un rendez-vous amoureux, réel ou imaginaire.
J’ai tenté de représenter le contraste entre la foule et l’intimité, le mouvement et l’immobilité, l’espace public et privé. Le relisant, je suis frappée par les références à l’imaginaire de l’enfance (les contes, les images saintes, la forêt des fables). Le poème fait partie, avec Pierres et Transfert, d’un ensemble de textes en neuf syllabes sur le même thème.
1
Les marches grises, lave éteinte
D’amour sans traces et de regrets;
Les rails et les rues, corridors de
Rêves où l’on se retient toujours;
La foule, le flot furieux des jours
Déversé dedans le silence.
2
La fenêtre, l’horizon jaune
Ce trésor aboli des contes
Ainsi l’escalier de lumière
Dans nos livres d’images saintes
L’enfant paisiblement endormi
Dans les nuits opaques des villes.
3
La veste verte, la mémoire
De ces nuits qui nous furent nues,
Forêt frémissante des fables
Où entrer, lentement, dans l’ombre
Des bras repliés, l’or du parfum
Espace sans fin au fond de toi.
4
La cour, clandestine clôture
Silencieuse lisière de jours
Et de mains serrées ou étreintes
Eaux vertes et jaunes du proche
Jardin, de son impossible accès,
Notre imaginaire intimité.
Oh ! Et jusqu’au roulis de la rame qui brinqueballe dans le tunnel…
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Quel beau mouvement ! On se transporte d’une réalité grise, sans vie et délimitée par les rails et les rues (espace clos). S’entr’ouvre une fenêtre lumineuse (jaune) vers l’imaginaire (les rêves de l’enfant endormi ?). L’enfant a grandi, la mémoire les souvenirs d’une rencontre ou de l’être aimé devient son refuge, un lieu chatoyant et fertile (couleur verte et dorée ou jaune). Toujours ouvert (sans fin). L’être aimé qui garde une part d’ombre puisque l’accès à son imaginaire (cour, jardin) nous est défendu.
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C’est un joli poème!
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Voilà un petit moment que je n’étais pas revenue sur votre blog, et puis me voilà face à ce poème sublime ! Que c’est beau ! Merci Aline pour ce partage !!!
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Merci ! Je suis touchée et fière…
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