Recueil
1991
Je suis tout ensemble, immobilisée devant ta porte, creusant à tes côtés l’abîme de mon corps ouvert, et dans les métros qui l’enlèvent et le ramènent à ton sexe pour un acte rêvé, la brève et douce exubérance distend chacun de mes instants en une vie de souvenirs futurs, entêtante douleur d’un amour d’ores et déjà endeuillé.
2022
Immobile, j’attends devant la porte l’invite secrète à creuser à ton côté l’abîme de mon corps. Je me déshabille en prolongeant ton regard sur ma nuque, et ma poitrine ouverte. Ton sourire flotte douloureusement sur les vitres de mes wagons d’oubli. J’oppose, pour le briser, mes plaintes à ton silence, tes mains lancinantes en deuil de mon sexe.
Je publie sous mon nom ce commentaire reçu en message privé d’une abonnée trop discrète. Merci à elle !
Je n’ose pas commenter cette magnifique oeuvre poétique à quatre mains. Pourtant, il y a tant de choses à dire. Ces deux poèmes posés côte à côte sont un petit bijou de délicatesse. Dans le premier poème, nous avons « Je suis tout ensemble », bloc fermé centré sur sa douleur, regard recroquevillé sur lui même. Dans le deuxième poème, le bloc se fissure : « J’oppose, pour le briser… » , ouverture du regard, du corps, un dialogue s’esquisse
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