Battements

La pluie tombe des nuits entières sur les tuiles, elle a le battement irrégulier de la douleur.
Ces larmes longtemps contenues vont dégager un ciel neuf – voilà l’espérance.
Et pourtant elle frappe les touches du piano, valse des souvenirs sur les quais humides – noirs et blancs – elle contourne les vents changeants, elle est l’orage du plaisir, elle étreint les mensonges du passé et fait son tempo de la joie.

Notre cœur s’y affole.

Pluie

Les jours de pluie n’ont pas d’aube – ils perpétuent la nuit dans la respiration pure de leur naissance – les herbes, les feuilles, les branches se couvrent du souffle gris du ciel, elles retrouvent leurs natures d’ombres. Notre féconde imagination s’est endormie, la terre a rangé ses couleurs divertissantes, son baiser est froid comme une vérité oubliée. Une main d’acier caresse le front, là où la pensée, lorsque le soleil est au zénith, s’échappe dans les vapeurs du mensonge – nous nous tenons entièrement nus dans la main humide du temps.

Philippe Moron

Pluie

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Il existe beaucoup de très beaux poèmes sur la pluie. Mais j’ai une tendresse pour celui de Francis Carco que j’ai choisi de vous proposer aujourd’hui. Dans ce poème de 4 strophes de 4 vers en octosyllabes, le poète lie la pluie, l’amour et Paris de façon particulièrement réussie, simple en apparence, lyrique et musicale. Cette alliance du thème de l’eau, de l’amour et de Paris me rappelle ce que j’avais tenté de faire dans Pierres.

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Pierres

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Les pluies de ce mois de juin sur Paris m’ont rappelé un poème que j’ai écrit en 1995. Pour évoquer la solitude dans la foule des villes, j’ai « utilisé », en quelque sorte, les matériaux de construction de Paris, dont la plupart des pierres sont issues de roches sédimentaires (calcaire, argile, gypse, plâtre…). La nature de ces roches rappelle le va et vient des océans qui, dans le texte, fait écho à la pluie.

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