Après

Cette nuit, je me suis allongée contre un récif
Quel était cet objet entré dans ta poitrine ?
Avions-nous oublié le compte des années ?
Qui de nous ou du monde allait disparaître demain ?

Cette nuit, j’ai été de garde auprès de la mort
Mes ailes étaient sagement repliées
Et l’horizon déchiqueté par une ligne de crête
Aussi acérée et nue que notre dernier état

Au réveil, mes bras ont rassemblé
Ce qui s’était dispersé
L’odeur de ta vie et celle du monde autour de nous

J’ai posé au bord du lit
Une flamme brûlante de pétales
Pour vivre après

Adieu

mort-lattaignant

L’abbé de Latteignant et la mort, Journal Épicurien
Défendre le bien manger, le bien boire et le bien vivre 

 

Je ne suis pas la seule en ce moment à avoir le sentiment de l’imminence d’une catastrophe, ou plus simplement à lire souvent des menaces de mort. Pour faire un pied de nez et tenter de sourire, j’ai donc choisi un poème sur les adieux au monde de l’abbé Gabriel-Charles de Lattaignant, dont j’avais déjà publié un poème à propos du mot Chose.

Lire la suite